Article du Petit Bulletin (de Grenoble) concernant un projet d’action culturelle collective.

Solidarité / Cinq étudiants et futurs travailleurs sociaux se mobilisent pour permettre à des personnes cérébrolésées de participer à « Graff de l’espoir », un programme culturel lié au street art dans et autour de Grenoble. Un projet solidaire encore en construction et qui devrait se concrétiser au printemps.

Ils s’appellent Zoé, David, Delphine, Franck et Quentin. Leur conviction : tout le monde doit pouvoir profiter de ce que le street peut offrir dans les rues de l’agglomération grenobloise. C’est dans le cadre de sa formation que ce collectif d’étudiants en deuxième année à l’Institut de formation des travailleurs sociaux d’Échirolles mène actuellement un projet d’action orienté vers le monde du handicap. Il s’appuie sur deux partenaires : Spacejunk, l’organisateur du Street Art Fest grenoblois, et l’Association de familles de personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées en Isère (AFTC 38). « Une personne cérébrolésée souffre de ce qu’on appelle une lésion cérébrale acquise, précise Julie Cantone, sa coordinatrice. Les lésions de ce type peuvent nous frapper à tout âge de la vie. Elles surviennent généralement après un trauma (coup porté, accident…) ou à la suite d’un accident vasculaire cérébral. »

Pour venir en aide aux personnes qui en sont victimes, l’AFTC 38 gère trois Maisons Espoir réparties dans l’agglomération, qui accueillent chacune quatre locataires. Il ne s’agit pas d’établissements de soins, mais des structures d’accueil de personnes fragiles, qui s’appuient sur des moyens financiers et humains mutualisés. L’objectif est de permettre l’inscription de leurs habitants dans la vie de la cité, dans la logique inclusive. De quoi favoriser l’autonomie de ces personnes et la solidarité à leur égard.

Un programme en plusieurs temps

C’est sur ce point particulier qu’intervient le groupe d’étudiants échirollois. En collaboration avec Spacejunk, Zoé, David et les autres prévoient d’organiser au printemps une visite guidée de la galerie éponyme rue Génissieu – qui pourrait dès lors devenir un lieu-ressource pour d’autres visites avec les auxiliaires de vie de l’association AAPPUI (Aide Aux Personnes Par Une Intervention). Les participants volontaires pourront aussi être initiés aux technologies mises en œuvre dans le cadre du Street Art Fest et suivre un parcours vélo pour la découverte d’une partie des fresques situées à Grenoble. Enfin, avec le concours d’un graffeur professionnel, l’idée est de donner de la visibilité au projet, grâce à un travail de création collective. Chacun pour des raisons qui lui sont propres, cinq des locataires des Maisons Espoir ont témoigné de leur intérêt pour ce programme. Ils devraient donc y prendre part dès le mois de mai prochain.

D’ici là, pas question pour les étudiants de perdre le contact avec eux ! Au contraire, des rencontres régulières sont prévues pour que le groupe reste mobilisé et uni jusqu’au terme de l’opération. Les futurs travailleurs sociaux cherchent évidemment à communiquer autour de leur idée et, ainsi, à recueillir les fonds nécessaires à sa réalisation. Ils disposent déjà d’une partie des vélos adaptés nécessaires pour partir en découvrir les œuvres de street art. « Pour nos locataires, cette opération amène de la vie, se réjouit Julie Cantone. Nous pensons organiser un petit vernissage à la fin, pour présenter à tous les fruits du travail collectif. Au-delà de ce qui sera réalisé, c’est important aussi de favoriser de simples rencontres humaines. »

Source : Le petit Bulletin